Mardi 28 août 2012.
Aujourd'hui, tu as 100 ans.
Quelle étrange pensée...
Tu es née alors que le 20ème siècle tenait à peine sur ses jambes. Avant que la folie guerrière ne joue son premier acte.
Bon an, mal an, tu as traversé le siècle et même connu le si attendu et espéré 21ème.
Il n'est pas exagéré de dire que tu as constamment et considérablement travaillé. Fort heureusement, tu as toujours su garder l'esprit léger et enfantin.
Preuve qu'il n'est jamais trop tard pour réorienter sa carrière, tu es devenue une grande voyageuse et une mélomane accomplie à l'âge où il est prétendument de bon ton d'éteindre ses rêves.
En pensant à toi, une qualité s'impose immédiatement : la gourmandise. Oui, c'est une qualité ! Car c'est grâce à elle que tu as gardé l'oeil rieur et su réjouir les autres. Sans étoile, ni macaron, ni réseau blogl'esque, tu as nourri, réchauffé et rassasié des centaines de personnes. Ta famille n'est jamais restée sur le côté et de nombreuses tablées se sont régalées de tes succulents plats. Même si - bandes d'ingrats - les compliments n'ont pas toujours été à la hauteur.
Arrivée à ce stade de mon éloge, je t'entends t'énerver derrière moi : "mais ma puce, qu'est-ce que tu es en train de faire là ??? Tu sais bien que je ne fêterai pas mon anniversaire."
Tu m'embêtes ! (oui, je reste polie avec ma grand-mère).
J'ai envie de marquer cette date même si je suis obligée de reconnaître que tu as raison. Pas d'anniversaire pour les morts.
Vois-tu, même si tu ne vies pas cet événement dans ta chair, ce siècle-là est important pour moi. Il me donne de la perspective et me permet de parler de toi.
J'ai envie de marquer cette date même si je suis obligée de reconnaître que tu as raison. Pas d'anniversaire pour les morts.
Vois-tu, même si tu ne vies pas cet événement dans ta chair, ce siècle-là est important pour moi. Il me donne de la perspective et me permet de parler de toi.
Alors tais-toi !
Laisse-moi faire comme si.
Après tout, nous faisions souvent ça quand j'étais petite : "allez mamée, on fait comme si j'étais un cow-boy...!".
En te gratifiant d'un siècle d'existence, j'essaie enfin de faire un ultime pied de nez à l'infâme maladie qui t'a effacée. A cause d'elle, seule mon imagination pourra combler mes interrogations face aux photos découvertes bien tard où un jeune homme inconnu te serre de près. A cause d'elle, jamais plus je ne pourrai déguster tes plats élaborés à l'inspiration, sans notes ni cadre.
Pour te célébrer, j'ai décidé de suivre tes pas. La recette du jour est donc entourée de flou. Elle a évolué en "temps réel" au fil de mes élans.
Caractéristique supplémentaire : elle sort du placard. Car, en plein déménagement, je tente d'acheter le moins de choses possibles et de me contenter des "trésors" déjà stockés (et hop, petit détour par un ancien billet, où il était déjà question de grand-mère et de déménagement !).
En cas de doute, il est toujours possible de se raccrocher à la VO, trouvée chez Absofruitly. :)
Muffins aux lentilles corail et noix de coco
Pour 6 muffins
20 cl de lait de coco
30 cl d'eau
100 g de farine T80
80 g de sucre roux
20 g de noix de coco râpée
20 g d'huile neutre
6 g de levure chimique
6 g de levure chimique
2 cs de jus de citron
1/2 cc de gingembre
1/2 cc de curcuma
Préchauffer le four à 200-220°C.
Cuire les lentilles dans le lait de coco allongé d'eau sur feu très doux. Ne pas hésiter à remuer fréquemment et à ajouter un peu d'eau en cours de cuisson pour que les lentilles n'accrochent pas.
Quand les lentilles sont cuites, les retirer du feu et mixer. (pour être honnête, j'ai sauté cette étape, mon mixeur étant déjà bien au chaud dans son carton...).
Dans un saladier, mélanger environ 200 g de purée de lentilles avec l'huile, le sucre, le citron, la noix de coco et les épices. Ajouter ensuite la farine et la levure.
Remuer pour que la consistance soit bien homogène.
Ajouter éventuellement un peu de purée de lentilles si la pâte est trop sèche.
Répartir l'appareil dans des moules à muffin et enfourner pour une vingtaine de minutes.
Grignoter sereinement en rallumant les bougies mouillées.
Grignoter sereinement en rallumant les bougies mouillées.