Quelques marques
22:22
Il est venu le temps des pique-niques et des transhumances hebdomadaires vers tout endroit chlorophyllé. Le temps des brins d'herbe collés sur la joue, des graviers entre les orteils, des marques de t-shirt improbables, des repas déséquilibrés au possible, des atomisations de la chaîne du froid, du coca chaud et des ablutions publiques. En un mot, c'est l'été !
Enfin, je crois... cette fois, ça m'a l'air d'être la bonne.
Mes épaules, petits orteils et livres préférés font amis-amis avec le soleil depuis 2-3 jours. Tout ce monde exprime un fort contentement. Surtout Paul et Margaret (Auster et Atwood pour les non initiés) qui frisent de plaisir au contact chaud et berçant des rayons célestes. L'espace d'un dimanche au parc, mes compagnons de métro se transforment en compagnons de pelouse.
Petite ombre au tableau : pour la première fois depuis bien longtemps, Haruki Murakami ne va pas risquer de choper une marque de gobelet ou de terre humide. Non, il n'est pas puni. Mais la séparation est nécessaire. Car, en le relisant à l'occasion du challenge Murakami organisé par le Vagabond des étoiles, j'ai eu un choc. Je n'étais pas loin de ne plus aimer mon Haruki adoré. Et ça, je refuse ! Notre rencontre fut très forte, très riche. Ses romans sont entrés dans ma vie à un moment précis. Ils m'ont accompagnée dans plusieurs épreuves et m'ont apporté énormément de plaisir et d'évasion. Je ne veux pas tout gâcher et m'en dégouter. Alors, pour garder cette belle impression, rester riche de ce que ses œuvres m'ont apporté, j'ai décidé de prendre un peu de distance. Ce qui, accessoirement, signifie que je me retire du challenge Murakami.
Pas d'abandon ni de dos tourné. Seulement une pause.
L'occasion de découvrir d'autres univers, de vivre d'autres vies...
Et de manger du fenouil !
Cherche pas, y'a aucun lien. Quoique. J'ai l'impression que ce plat pourrait figurer dans un roman de Murakami. Simplicité et goût. Exactement ce que ses héros confectionnent et affectionnent.
Fenouils en salade
Pour 4 personnes
2 bulbes de fenouil
le jus de 2 citrons
de l'huile d'olive
de la fleur de sel
Laver les fenouils. Les trancher très finement à l'aide d'une mandoline ou d'un couteau bien aiguisé. Presser les citrons et verser le jus sur les fenouils.
Bien mélanger et oublier à température ambiante plusieurs heures.
Les fenouils vont confire grâce au jus de citron.
Au moment de servir, ajouter un bon filet d'huile d'olive et un peu de fleur de sel.
Déguster avec une tranche de pain de campagne.
Je prépare souvent cette salade la veille au soir. Je prends alors quand même la précaution de la conserver au réfrigérateur passées les 2-3 premières heures.
Autre truc : je la conserve dans un tupp*rware, ce qui me permet régulièrement de "Shake, baby shake"... :)
12 commentaires
Je n'aurais pas pensé à faire le fenouil comme ça. C'est pourtant tout simple.
RépondreSupprimerDommage pour Murakami. C'est marrant comme on évolue. Je viens de lire La ballade de l'impossible et suis un peu déçue par rapport à tout le bien que j'en avais lu. Mais j'ai tout de même envie d'essayer d'autres de ses romans.
Je fais ma salade de fenouil presque comme toi, à deux détails près : un soupçon de vinaigre balsamique et quelques graines (beaucoup en fait) de tournesol... ça me donne envie de m'y remettre !
RépondreSupprimerQuant à Murakami, ce serait vraiment dommage de t'en dégouter...
Je partage le même sentiment que toi au sujet de la lecture de ses romans : chacun est tellement lié à une période particulière de ma vie, notamment "La ballade de l'impossible", que je n'ose le relire de peur de retomber dans la nostalgie de cette époque et de modifier mes impressions d'alors...
Heureusement son oeuvre est profuse : cette semaine je viens de commencer "Autoportrait de l'auteur en coureur de fond" et je le retrouve avec plaisir !
Bons pique-niques au soleil et bonnes lectures !
non ne hurle pas, non surtout non, je crois que je ne suis absolument pas passée par une période de ma vie qui m'a permis de l'aimer....
RépondreSupprimerMes déboires et mes sentiments m'ont menée vers d'autres pages...
Mais il est vrai que certains de nos auteurs "favoris" prennent parfois le large pour nous laisser un espace sécuritaire afin de les retrouver plus tard !
le fenouil, ici y'a que moi qui en mange, alors je le fais en salade avec des fraises
ah l'été est arrivé, ça ne fait plus aucun doute :
RépondreSupprimer- moins de métros
- plus de "à nous paris"
- plus de "grand journal"
mais patience, Paris aussi va se vider de ses habitants et là, ça va être splendide :)
Je vois qu on a un ami un commun, le cher Paul. Il est venu avec moi en vacances cette annee et je suis tres heureuse. Merci me l avoir presente.
RépondreSupprimerJe vais essayer la salade en rentrant. Ca a l aire d une decouverte pour moi qui est plutot habituee au m&m et d autre produits chocolates. <3
Les amours qui deviennent désarmours, ça fait bizarre... ça fait partie de l'évolution qu'on le veuille ou non.
RépondreSupprimerJe crois que je n'aime pas trop le fenouil cru (mais je vais réessayer parce que tu m'as quand même donné envie), mais j'aime l'été, son soleil et j'aime... shaker (mais à l'ombre par contre!). "Shake, baby shake", trop tard, je l'ai dans la tête!
Ravie d'avoir fait ta connaissance ! et j'ai beaucoup aimé ta salade, pleine de fraicheur, ce qui fait du bien à côté des cakes et gâteaux !
RépondreSupprimermmhh c'est l'été par ici... Moi aussi j'ai envie de brins d'herbes collés sur ma joue!! Bientot c'est mon tour!
RépondreSupprimerEpuis je n'ai pas fait de salade de fenouil depuis un moment... simple, frais, bon. Bientot aussi tiens!
Sympa une petite salade de fenouil, il fallait y penser!
RépondreSupprimerMarie : l'univers de Murakami est tellement particulier ! Essaie La fin des Temps. Celui-là, il est TRES particulier mais avec une intrigue si forte qu'on peut facilement se laisser prendre par la main.
RépondreSupprimerZazouille : je n'y renonce pas complètement. Et, quelques fois, les changements se passent dans l'autre sens. Comme avec Kafka sur le rivage : j'étais un peu passée à côté lors de ma première lecture, la seconde fut un vrai délice !
Lune : non, je ne crie pas, t'inquiète. :)
Faut pas croire, je suis trèèèès tolérante. Je suis passée à côté de tas d'auteurs très biens et très recommandés. Mais quand ça veut pas, ça veut pas. Il ne faut surtout pas se forcer, c'est le meilleur moyen de détester.
L'Anonyme : oh que oui ! Si je pouvais déjà tous les mettre dehors, ce serait parfait. Un petit point noir quand même : quand les parisiens partent, les bars ferment. ^^
Anonyme n°2 : si après t'avoir convertie à Paul je parviens à te convertir aux légumes, j'aurai bien droit à une médaile, non ? ^^
Mlle Pigut : ne te rends pas malade quand même, hein ! Un petit truc pour atténuer le goût du fenouil : utiliser une huile d'olive forte en goût (une très bonne pour résumer), un peu âpre ou très fruitée suivant tes préférences. Et le citron aide aussi un peu à adoucir le tout.
Clémence : le plaisir est partagé. :)
Et ta création Roquefort-cranberries va sûrement rentrer dans mes recettes récurrentes (j'ai un estomac sur pattes qui ne cesse d'en redemander depuis dimanche!).
Bwak : c'est marrant ce que peut faire un brin d'herbe. En le découvrant sur sa joue ou dans ses cheveux, on a l'impression d'être allée loin loin dans la campagne. Alors qu'on est juste allée au parc du coin. :)
Gen : le fenouil, c'est comme le concombre. Je n'en ai pas mangé pendant des années (préférences familiales obligent). Depuis que j'ai quitté le nid, je me rattrape et les accomodent à toutes les sauces. Même que des fois, c'est râté ! ^^
J'aimerais bien être ami avec Paul, moi aussi...
RépondreSupprimerLaurent : rien n'est plus facile ! Il suffit de commencer par Tombouctou. :)
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