Pasta story
20:59
Fin des années 80, heure du déjeuner, quelque part en France. Appartement B, 1ère droite. Après une dure matinée de lableur (mais il adore ça), JR franchit la porte de son appartement. Il pose sa sacoche, quitte sa veste, jette les clés sur son bureau et prend la direction de la cuisine.
"Bonjour, c'est moi, qu'as-tu préparé à manger ?"
"Des raviolis !!"
Une jeune fille à lunettes (et hélas, excessivement boutonneuse) finit de mettre la table et s'apprête à sortir le plat brûlant du four.
Comme à son habitude, JR se lave les mains, embrasse sa fille et prend place autour de la table, la télévision à sa gauche.
Le générique de leur série préférée s'annonce. Suivant la saison, ce sera L'incroyable Hulk, La petite maison dans la prairie, Papa Schultz ou encore Les routes du Paradis.
Ce moment, à la limite du kitsch et de l'inavouable, ils le chérissent. Malgré leurs 38 ans de différence, chacun aurait aimé avoir Charles Ingalls pour père. L'un comme l'autre sifflote le générique de Papa Schultz...
Déjà la salade est engloutie. Malgré tout ses efforts, elle a encore échoué : impossible de reproduire la sauce salade de sa nounou. Apprentissage du premier renoncement : certains choses tant adorées échapperont toujours à la copie et resteront à jamais un souvenir.
Vient enfin l'heure du plat de résistance. JR se lève, enfile les maniques et ouvre le four.
Le plat semble vivant : chaque ravioli s'agite à la manière d'un petit têtard, la sauce tomate développe d'étranges similitudes avec un magma en fusion, entre fumeroles odorantes et bulles inopinées. Quant au fromage, on dirait qu'il nous gratifie qu'une dernière danse, avant sa solidification définitive.
La cuillère fait son œuvre. Les assiettes se remplissent. Un sourire se dessine.
"A l'attaque !!!"
...
Grand silence.
Extase gustatif ? Nirvana culinaire ?
Hélas non.
"Mais ils ne sont pas cuits tes ravioli !"
Tombouctou a attendu d'avoir 11 ans révolus pour découvrir qu'avant de noyer les ravioli tout droit sortis du beau paquet sous la sauce et le fromage, il fallait les pocher !
Un moment un peu honteux (mais une grande leçon de vie) que tu dois à Flou et à son pasta concours.
Petite recette de pâtes donc. Mais comme l'Italie m'a traumatisée (j'exagère, évidemment, j'adoooooore les pâtes), je me suis tournée vers l'autre pays des pâtes, le Japon.
Pour 4 personnes
400 g de nouilles soba
Sauce
7 dl de dashi de bonite
2 dl de mirin
1 dl de sauce soja
1 cc de pâte miso rouge
Yakumi
50 g de gingembre
2 bonnes pincées de thé vert
Commencer par préparer la sauce. Pour cela, mettre le mirin dans une casserole à réduire de moitié pendant 3 à 5 minutes. Verser la sauce soja, le dashi et le miso. Porter à ébullition. Laisser refroiri et réserver au réfrigérateur.
La sauce doit être bien fraîche, on peut donc la préparer à l'avance. Voire même la conserver au congélateur.
Préparer ensuite le yakumi en râpant le gingembre sans l'éplucher. Réserver.
Finir par les soba. Porter à ébullition une grande casserole d'eau, y plonger les soba, mélanger avec une spatule, comme pour des spaghettis, pendant 3-4 minutes. Ôter du feu, égoutter les soba dans une passoire et les passer sous l'eau froide.
Servir bien frais accompagné d'un petit bol de sauce froide. Diluer le yakumi dans le sauce avec le thé vert, avant d'y plonger les nouilles enroulées sur les baguettes.
Encore une fois, j'ai fait appel au grand Hisayuki Takeuchi pour cette recette. C'est simple et raffiné à la fois. Et absolument délicieux.
Attention à ne pas zapper l'étape yakumi : telle quelle, la sauce est très salée. Mais une fois mélangée au gingembre et au thé, la saveur se révèle et c'en est réjouissant.
Enfin, parce qu'au Japon, tout est art, je t'invite à aller faire un tour sur le site de la Soba Academy. Tu y découvriras que, toi aussi, tu peux devenir un maître soba !
Petite recette de pâtes donc. Mais comme l'Italie m'a traumatisée (j'exagère, évidemment, j'adoooooore les pâtes), je me suis tournée vers l'autre pays des pâtes, le Japon.
Nouilles soba d'été, gingembre et thé vert
Pour 4 personnes
400 g de nouilles soba
Sauce
7 dl de dashi de bonite
2 dl de mirin
1 dl de sauce soja
1 cc de pâte miso rouge
Yakumi
50 g de gingembre
2 bonnes pincées de thé vert
Commencer par préparer la sauce. Pour cela, mettre le mirin dans une casserole à réduire de moitié pendant 3 à 5 minutes. Verser la sauce soja, le dashi et le miso. Porter à ébullition. Laisser refroiri et réserver au réfrigérateur.
La sauce doit être bien fraîche, on peut donc la préparer à l'avance. Voire même la conserver au congélateur.
Préparer ensuite le yakumi en râpant le gingembre sans l'éplucher. Réserver.
Finir par les soba. Porter à ébullition une grande casserole d'eau, y plonger les soba, mélanger avec une spatule, comme pour des spaghettis, pendant 3-4 minutes. Ôter du feu, égoutter les soba dans une passoire et les passer sous l'eau froide.
Servir bien frais accompagné d'un petit bol de sauce froide. Diluer le yakumi dans le sauce avec le thé vert, avant d'y plonger les nouilles enroulées sur les baguettes.
Encore une fois, j'ai fait appel au grand Hisayuki Takeuchi pour cette recette. C'est simple et raffiné à la fois. Et absolument délicieux.
Attention à ne pas zapper l'étape yakumi : telle quelle, la sauce est très salée. Mais une fois mélangée au gingembre et au thé, la saveur se révèle et c'en est réjouissant.
Enfin, parce qu'au Japon, tout est art, je t'invite à aller faire un tour sur le site de la Soba Academy. Tu y découvriras que, toi aussi, tu peux devenir un maître soba !
12 commentaires
j'aime bcp la petite histoire avec le feuilleton et le plat en sauce tomate qu'on croirait voir frétiller devant ses yeux, j'adore ! cuit de préférence, m'enfin chez moi les ravioli c'est toujours en conserve :)
RépondreSupprimerbonne soirée, merci pour ce joli petit moment
Itadakimasu ! comme disent les japonais : merci pour ce repas... enfin pour cette recette en l'occurrence... et que de souvenirs elle ravive en moi !
RépondreSupprimerJe crois que c'est l'un des plats les plus simples mais aussi l'un des plus délicieux que j'ai mangé là-bas : des pâtes, une sauce et toute la saveur du Japon m'envahit, l'unami...
Et pourtant, je n'ai jamais osé cuisiner de soba de cette manière - de peur d'être trop en dessous de ce que j'avais goûté ?
Ta recette est sur le point de me faire changer d'avis je crois - belle et succulente !
Serais-tu une maitresse soba ? ;)
Hum un régal! Et la première photo est bien réussie!
RépondreSupprimerTombouctou il FAUT que tu écrives un livre, nan c'est vrai, tu écris vraiment bien, je dis ça parce que j'adore, après tu fais comme tu veux, mais tu es vraiment douée pour ça!
Tiens, ça me rappelle un film... JR ne bosserait pas chez EDF ? ;-)
RépondreSupprimerJe devore autant tes recettes que tes textes. Ahh Charles Ingalls, mon héro..
RépondreSupprimerJe pensais que tu nous aurez concocter un plat de raviolis apres la petite histoire... m'enfin je dois dire les nouilles soba, j'en demorre pas!
Barbara : c'est une très sage décision que de préférer les ravioli en conserve, c'est nettement moins dangereux ! ^^
RépondreSupprimerZazouille : Je comprends ton appréhension. Quel que soit le plat, quel que soit le pays, il n'y a rien à faire, cela n'aura jamais le même goût que "là bas". Il faut s'y résoudre, et profiter du plaisir d'ici.
Gen : si tu savais comment j'ai pris cette photo... à l'aveuglette ! :D
Tes compliments me touchent beaucoup... Un énorme merci.
Sébastien : faudra que tu éclaires ma lanterne cinématographique.
Bwak : ouh là, non, trop compliqué à faire les ravioli (la pâte, la farce...). Et ceux du traiteur italien du coin sont tellement bons ! ^^
J'ai adoré ton histoire qui me rappelle de si bon souvenirs :-) Sauf sur les raviolis jamais été fan :-(
RépondreSupprimerJe suis conquise...non seulement par cette anecdote de l'enfance mais aussi par cette recette dont la simplicité et l'originalité ne peuvent que me séduire...et merci pour cette découverte qu'est le site internet sur les sobas, je ne connaissais pas !
RépondreSupprimerSylvie : Ah, une autre fan de ces chères séries de M6 ! Très contente de te croiser. :)
RépondreSupprimerChris : les Japonais excellent dans l'art de créer des académies (et des diplômes) pour tout (et n'importe quoi, il faut bien l'avouer). Et surtout pour transformer un acte banal (cuisiner des pâtes, préparer du thé) en un summum de raffinement. C'est pour ça que j'aime tant ce pays. :)
il ne suffisait pas de regarder les nombreux épisodes, il a aussi fallu que je plonge dans tous les tomes rédigés par Laura...
RépondreSupprimerMoi, Charles, c'était mon papa, bah oui j'ai eu la chance d'en avoir un vrai, dans le poulailler, dans le jardin...
Ah les soba, oui encore, encore, encore
tiens je ne savais pas quoi faire ce soir, tu permets que je t'emprunte la recette ?
et puis je vais tenter de faire les soba moi-même na
La vie est un long fleuve tranquille...
RépondreSupprimerLune : Sacrée chanceuse ! Pour le papa logothé "Charles Ingalls" et aussi pour le courage de faire tes soba. Je tenterai sûrement un jour... lorsque j'aurai une cuisine avec une surface à 2 chiffres.
RépondreSupprimerSébastien : Cet épisode n'a sûrement pas eu lieu un vendredi. ^^