Du persil entre les dents
11:15
J'ai plusieurs questions en tête, des interrogations sur les graines et le persil, sur le tofu et la carotte.
La première nécessite une confession que je ressens comme honteuse. J'aimerais détourner ton attention et la balancer l'air de rien entre deux considérations sur les burgers VG. Je dois pourtant affronter ma gêne si je souhaite réellement obtenir une réponse.
Quelques fois, des envies de viande saignante me prennent, l'odeur du poulet grillé affole mes cellules odorifères, des ribambelles de tartines de rillettes bien grasses me flottent devant les yeux.
Quelques fois, des envies de viande saignante me prennent, l'odeur du poulet grillé affole mes cellules odorifères, des ribambelles de tartines de rillettes bien grasses me flottent devant les yeux.
C'est grave docteur ???
Ma deuxième question se rapporte à la sociabilité du specimen VG en terrain omni. Comment tu fais, toi, quand tu veux te joindre à des repas collectifs ? Pour lesquels tu ne maîtrises pas le choix du lieu évidemment. Mes ami-e-s, collègues et connaissances pensent généralement à bien valider avec moi que, oui, il serait plus agréable qu'au moins un plat soit végétarien dans le resto qui aura le bénéfice d'accueillir notre si agréable société. C'est gentil, non ?
Il s'avère cependant que pour une immense majorité des gens, végétarien est synonyme de "poulet", "crevettes", "saumon" ou autre animal suffisamment différent d'un boeuf pour qu'on le confonde pas trop.
Ne t'énerve pas tout de suite, amie lectrice (ce terme n'exclut pas les hommes, j'ai juste décidé qu'aujourd'hui, le féminin l'emporte), j'ai une part de responsabilité dans cette mauvaise compréhension du terme car je finis bien vite par dire : "ne te casse pas la tête, je m'arrangerai".
Ce qui signifie que, soit je tenterai de faire appel à la bienveillance du serveur pour qu'il élimine les lardons de ma salade, soit je privilégierai l'option salade verte+dessert. Soit je ferai comme quand j'étais petite et qu'il y avait des fruits confits dans mon dessert : j'avalerai tout rond.
Donc oui, c'est vrai, je n'insiste jamais sur la difficulté que c'est de se retrouver devant une carte ou seuls la salade de fruits et le café gourmand rentrent dans mes choix alimentaires. Je n'ai pas envie de déranger.
Je profite néanmoins de cet espace perso pour te rappeler une chose, cher omni attentif : le poulet et le saumon, c'est pas VG.
Même pas un tout petit peu.
Même en fermant les yeux et en se concentrant très fort.
Avant de finir dans une assiette, le jambon de poulet, ce mutant de l'industrie agro-alimentaire "de pointe", était une bestiole à deux pattes (même que ça s'appelle des ergots), avec des plumes et des yeux, grattant la terre dans l'espoir d'y dégoter un vers de terre (enfin, si la dite bestiole a eu la "chance" d'être élevée sur le sol et d'apercevoir le début de la tronche d'un bout d'herbe). Quant au saumon ou autre cousin aquatique, c'est un poisson. Alors certes, un poisson, c'est con, mais c'est pas une raison suffisante pour le bouffer. Sinon, où irions-nous ?
Longue digression pour te demander donc comment tu t'y prends pour gérer la sortie au steakhouse.
Troisième et dernière interrogation : la police VG n'existe pas pour de vrai, dis ? On ne sera pas foudroyé sur place si jamais on ne peut échapper au plat carné ?
Et si jamais elle est bien réelle, se laissera-t-elle amadouer par ma dernière recette chocolatée ?
Carrés érable et chocolat
Pour 20 carrés
150 g de purée d'amandes complète
130 g de farine T65
130 g de flocons d'avoine
100 ml de sirop d'érable (150 si tu préfères une version plus sucrée)
100 ml de lait de soja
70 g de chocolat noir
1 cc de bicarbonate de soude
1 pincée de sel
Préchauffer le four à 180°C
Dans le bol d'un robot mixeur déposer la purée d'amandes et le sucre. Laisser tourner le robot 2-3 minutes.
Ajouter la farine, les flocons, le sel et le bicarbonate et mixer doucement tout en versant le lait.
Quand la pâte est bien homogène, incorporer le chocolat grossièrement coupé en pépites.
Étaler l'appareil sur une plaque de cuisson préalablement recouverte de papier sulfurisé (ou dans un moule rectangulaire suffisamment grand).
Cuire une vingtaine de minutes.
Laisser refroidir avant de découper en carrés.
15 commentaires
J'en prendrais bien un bout...
RépondreSupprimerT'as mangé de la viande, c'est ça ??!! Je crois pouvoir te comprendre et même mieux te pardonner ;-) Depuis qq temps, lorsque je dis que je suis végétarienne ( je n'ose même pas dire végétalienne à mes amis français en Russie ), les gens ouvrent des mirettes que je croirais même que les globules sont à 2 doigts de sortir de leurs orbites et me disent de suite : " mais avec le sport que tu fais, tu les trouves où tes protéines ? et comment fais-tu ici pour manger végétarien ? " Euh ... y'a plein de restaus géorgiens/caucasiens ici où l'on trouve des tas de plats de légumes et haricots en tous genres mais je pense que l'on ne fréquente pas les mêmes endroits eux et moi ... a priori ;-) Bref. Passons. Pour les sorties, il est assez facile pour moi de trouver un plat vg hormis la salade verte et dans le cas contraire, je trie ! Ce n'est pas génial mais fait discrètement, je soulage ma conscience et surtout mon envie de me respecter moi même. Après, une exception de temps à autre, je crois que ce n'est pas bien grave ... si tout le monde en faisait autant, le monde se porterait deja bien mieux, notre planète et notre santé réunies !! Donc pas de panique ma Jolie.
RépondreSupprimerPour le fait de prendre un saumon ou une cuisse de poulet pour un met vg, cela me fait sourire aussi car en effet dans l'esprit des gens, être vg n'exclut que le boeuf ! LOL. C'est risible mais comme quoi, la majorité des gens ne s'est pas encore familiarisée avec la notion !! Reste un peu de boulot dans l'apprentissage du concept ;-)
Et sinon ... tes carrés, je n'en ferais qu'une bouchée : 20 carrés au total dis-tu ?! Euh ... ma gourmandise n'a pas de limite, le sais-tu ?!!
Des bises ma Belle **
PS : j'ai lancé un petit concours sur le blog : si l'envie t'en dit, je serais ravie de lire ta participation d'autant que mon kitchari est dans mon Top 10 et qu'il est ta propre réalisation ;-) Si tu vois une variante, n'hésite surtout pas ! ( te laisse le lien > http://petitsrepasentreamis.blogspot.ru/2013/05/jeu-concours-2000-fans-facebook.html )
Mais non la veggie police ça n'existe pas ^^ C'est entre toi et toi. Si tu es cohérente, et que tu rappelles comme tu viens de le faire que les poissons et les autres n'animaux poussent pas dans les champs, je vois pas pourquoi elle sortirait la veggie police ^^
RépondreSupprimerSi vraiment tu es en manques, un petit tour chez un monde vegan ou autres vendeurs de simili et pouff ça va mieux.
Les rillettes de PST, c'est calorique mais c'est bon. http://mamapasta.over-blog.com/article-34083068.html
Bisous d'une veggieborn :)
Dors sur tes deux oreilles, miss. Au fur et à mesure que les mouvements VG grandissent, je suis de mon côté au regret de constater que la tolérance de certaines de ces personnes vis-à-vis des omnivores est en chute libre... Personnellement je bondis plutôt quand je vois les choix de qualité alimentaire de certains : choisir d'acheter des œufs de batterie quand on a un voisin qui a des poules ? Si, ça existe...
RépondreSupprimerJe ne vois pas pourquoi ces 1% (chiffre au hasard) viendraient salir les 99%. Bref, si la police VG a laissé un morceau (pas de poulet, de gâteau !), il est pour moi ;-)
RépondreSupprimerJe compati fortement... dès qu'on a un mode de vie différent, se fondre dans la masse devient un véritable casse-tête, et le plus compliqué c'est d'être face à l'incompréhension des autres... je ne suis pas végétarienne, mais mon hygiène alimentaire ne rentre pas non plus dans le moule, et où que je sois il faut constamment me justifier... et faire un effort pour manger "comme je n'aime pas le faire" histoire de ne pas foutre une mauvaise ambiance...
RépondreSupprimerCeci dit, tip top le carré...
Courage, plein d'ondes positives !
Ah comme je me reconnais dans ces questionnements et difficultés... J'oscille entre des phases où j'en veux aux autres d'être si peu "conscients" de ce qu'ils avalent, et le doute quant à ma propre santé mentale de choisir un régime si "différent"! Je me suis encore retrouvée pas plus tard qu'avant hier dans un resto traditionnel japonais (pas les sushi à gogo, s'entend...) à commander un menu "vegetarien" dans lequel 4 des 7 plats baignaient dans le bouillon... De poisson! Quand j'ai fait part de mon désarroi quant à ce faux menu VG à mon mari, il m'a quand même regardé, bien malgré lui, comme si j'étais la dernière des chieuse de m'attarder sur ce "détail"... Il s'est seulement mis à compatir quand j'avais mangé la moitié de mes beignets de légumes qui se sont avérés être des beignets de seiche... Autant te dire que la chieuse avait envie de pleurer.
RépondreSupprimerPour le reste, j'ai comme qui dirait changé d'amis en même temps que de régime alimentaire. Parce que ce qu'on mange est quand même pas mal lié à nos valeurs et que la pizza surgelée aux lardons, saumon et 12 fromages des potes me restait en travers de la gorge. Après je suis d'accord avec Sweet Faery, l'idée n'est pas non plus de devenir chasseur d'omni, au risque de se retrouver tout seul. Bref, vaste sujet...
ce qui me casse les pieds ( parce que je suis une fille et que je n'a pas autre chose à casser)c'est que dans le pays civilisés ( GB D NL) l n'y a aucun pb à être végé....quand je vais en formation , je m'en sort en général avec un assortiment nouilles/riz/frites....qui donne l'impression aux autres que végé n'est pas équilibré!! ( mais au moins je ne crève pas de faim 1 heure après!!( et je ne me fais pas traiter d'anorexique)
RépondreSupprimeret merci Katia.....j'avais oublié mes rillettes!
RépondreSupprimerLadyMilonguera : il est là pour ça. :)
RépondreSupprimerLaurence : tout d'abord, j'ai bien vu ton concours. J'étais très motivée pour participer mais j'ai bien peur de ne pas avoir le temps. Je passe beaucoup de temps à bricoler chez moi en ce moment. Au détriment de la cuisine hélas.
Mais j'ai profité de l'occasion pour refaire plusieurs fois le tour de ton blog. Et il y a de quoi faire !
Merci aussi de partager ton expérience. ça permet de se sentir moins isolée.
Katia : Oh là, il me faut ces rillettes ! De quoi sans doute me remotiver à passer du temps en cuisine. Merci pour le tuyau. :)
Sweet Faery : je n'aime effectivement pas l'idée de me renfermer sur mon petit territoire vert. D'où ma réelle envie de continuer à partager des repas avec mes ami-e-s omni. Pour l'instant, chacun arrive à faire un pas, et c'est plutôt la voie que je veux continuer à suivre.
Ôna : surtout que généralement, c'est pour la bonne cause (ne pas me faire déshériter par exemple...^^).
Vide-Frigo : merci pour les ondes positives. Je crois pouvoir dire que ça fonctionne réellement, elles passent à travers l'écran. :)
Je ne cherche pas à ma justifier. Ce qui est "marrant" c'est plutôt de voir que ce sont les autres qui en font toute une histoire. Mais, et je me répète, tout le monde n'agit pas de la sorte. Il y a finalement pas mal de personnes ouvertes, si tant est qu'on le soit aussi avec elles.
Taïa : ta remarque est juste : l'alimentation et les valeurs se croisent pas mal. J'essaie vraiment de ne pas me "sectariser" mais c'est comme si des mécanismes de fond se mettaient en branle. Il me semble par exemple maintenant assez difficile de vivre avec un carnassier.
Mamapasta : oui, merci Katia ! :)
Pour l'instant, je suis plutôt du côté "anorexique" de la chose : je privilégie les légumes, n'hésitant plus à demander qu'on m'enlève les lardons/jambons/et autres aiguillettes. Je tombe quelques fois que des restaurateurs bien sympa qui agrémentent mes feuilles de laitue avec du fromage (euh oui, je suis bien végétaRienne, désolée...) sans sur-coût.
Ne t'en fais pas pour les envies, 8 ans après être devenue végé, j'aime toujours le fumet de certains plats.
RépondreSupprimerIl y a quelques jours j'ai même rêvé que j'étais prête à manger un steak, mais quand je le découpais, l'envie m'ait passée ... ;)
Alors , non ce n'est pas grave du tout :)
Je pense qu'au début j'aurais culpabiliser d'avoir ce genre d'envies, mais je sais ce que je ne veux pas dans mon assiette, je suis claire avec moi même et que les envies (mon ventre) sont différentes de ma morale ne me pose pas problème.
Au final c'est l'éthique, "ma tête" qui l'emporte : je suis végé, c'est simple.
Il ya une semaine j'ai mangé des nems au poulet alors que j'avais commandé un bo bun aux nems de légumes. Je m'en suis rendue compte à l'avant dernière bouchée (je ne trouvais pas les légumes visuellement). Je l'ai gentillement signalé au serveur (plus gêné que moi) et c'est tout. Il y a avait un problème d'étiquetage de leurs nems végé !
Comme je le disais précédemment, au début de mon végétarisme, je me serais senti mal, mais là non : ce n'est pas une faute de ma part ...
Bref : on fait du mieux qu'on peut :)
Flo : c'est vrai que c'est peut-être plus délicat en période de "transition". J'ai souvent l'impression d'être comme surveillée par les autres, de devoir confirmer mon chois VG à chaque occasion. Et que le moindre dérapage sera relevé.
RépondreSupprimerTon exemple me rassure en me laissant penser que les choses se tassent au fur et à mesure que notre choix s'enracine fermement.
Merci pour ton témoignage en tout cas.
Bonjour Tombouctou!
RépondreSupprimerta note est d'actualité pour moi : je viens de renvoyer un formulaire d'inscription à la fête de fin d’année de l’établissement de ma fille. En commandant UN repas. Mais en précisant qu'on viendra à DEUX + une gamelle faite à la maison. Humm... J'ai envisagé de refuser l'obstacle, mais c'est pas très satisfaisant. Et puis, je me dis que le principe est d'avoir du plaisir, que je n'en aurais ni en m'abstenant ni en me condamnant à manger ce que je ne souhaite pas. Je compte donc sur ma (brillante) conversation et mon air dégagé pour faire oublier mon inconvenance.
Quant au resto: puisqu'on tient compte des "sans oignons", "sans betteraves" ou des "plus de ceci mais moins de cela", pas de raison que le "sans bête" soit plus incongru. En établissement traditionnel, le personnel est rarement pris au dépourvu et répond aux questions pièges ("c'est pas cuit au bouillon de volaille, hein?") avec le sens de l'accueil normalement attaché à cette profession. Dans le cas contraire, pas de parano, ce n'est pas parce qu'on est végé, c'est parce que l'interlocuteur est victime d'une mauvaise orientation professionnelle.
Je suis gentille et accommodante comme l'an dernier quand je mangeais de tout et que je n'aimais pas plus qu'on me prenne pour un jambon. Et je participe à la cause en expliquant pourquoi non, le riz à l'encre c'est pas végé. Avec le sourire bien sûr. Et zut, du persil entre les dents!
Être (presque) une végé libérée demande un peu de temps et d'aplomb. ET occasionne des commentaires très longs... Bon appétit à toi et à tes compagnons de régals, les pique-niques estivaux vous réuniront bientôt autour de mets consensuels.
Perso, au quotidien, et même lorsque je me retrouve devant une carte qui ne propose rien de VG, tout se passe très bien. Un sourire et personne ne m'a jamais regardé de travers lorsque je demander d'enlever les lardons dans la salade de chèvre (ou autre). en famille et entre amis, ça se passe très aussi et je n'hésite pas à ramener ma petite "gamelle" les soirs de côte de bœuf au barbecue par exemple ;) Je ne me prends pas la tête et j'ai un discours tellement souple à ce sujet que tous le monde se sent à l'aise :)
RépondreSupprimerPerso, au resto j'applique mon principe "végane à 1% près" c'est à dire que je dis oui à la soupe miso (bouillon de poisson), au couscous légumes (bouillon de viande) et aux pâtes fraîches (contenant des oeufs). Pour les restos, je demande toujours le nom du resto à mes potes (je ne sais pas si tu peux le faire pour ton entreprise ?) histoire de vérifier :
RépondreSupprimer1) si il y a des plats végé ou si le chef est d'accord pour en préparer un, auquel cas c'est chouette (et si le chef en question a oublié, je demande qu'ils mettent tous les accompagnements de la carte dans une assiette)
2) si les seuls trucs végé sont frites + salade, je prends un énorme petit déj et plein de trucs à grignoter qui combleront ma faim, et je rends jaloux mes voisins de table avec mes frites et ketchup
Pour les steakhouses, j'y ai mangé à NYC avec des potes omnis et je craignais de me faire mettre dehors par les serveurs en demandant une assiette de légumes... et bien pas du tout, ils ont été super gentils et m'ont apporté un plat plein de légumes grillés. C'est depuis que j'ai pris de l'assurance à être végé au resto : si un steakhouse sait recevoir un végé, alors ceux qui nous refusent sont des ours mal léchés ;).
Pour les amis, je confirme qu'au début ils sont très attentifs à ce qu'on mange, un peu comme s'ils voulaient vérifier qu'on est aussi "chiant" avec nous-même qu'avec eux. Puis, au fil du temps, ça se relâche, ils cessent de scanner notre assiette, ils se sont habitués :).