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16:05
Mardi 10 janvier 2012.
Locaux de la société Bidule et Machin.
8h41 : j'allume mon bureau
8h42 : je range mon sac et lance mon PC
8h45 : mails vérifiés, rien à signaler
9h02 : bonjour collègue n°1
9h22 : bonjour collègue n°2
9h32 : bonjour collègue n°3
10h06 : tâches courantes expédiées, plus rien d'urgent à faire
10h07 : bigre, il me reste encore 7 heures et 53 minutes à tuer avant de pouvoir partir
10h07 et 15 secondes : je veux rentrer chez moi !!!
12h23 : il faut que je sorte de ce bureau, je suis au bord de l'explosion spatiale, celle que risque tout astronaute quand il sort dans le vide si jamais sa combinaison se dépressurise.
14h03 : que ça ?!? l'après-midi va être très longue
16h05 : je n'ai pas faim mais je mange, ça m'occupera bien 30 secondes + 2 heures de culpabilisation
17h08 : N+1 en réunion, N+2 déjà partie... si je me débrouille bien, je peux fuir et laisser croire aux autres que je suis aux toilettes, non ?
17h45 : j'essaie de te raconter un truc intéressant parce que j'ai une super recette à partager mais tu comprendras que dans cette ambiance de désolation et de démotivation abyssale, je manque sans doute mon but.
17h49 : allez, plus que 11 minutes, je tiens le bon bout.
Depuis quelques jours, je me retrouve dépossédée de mon "bébé", mon dossier tentaculaire contre lequel je pestais tant. Qui accaparait mes samedis et imposait son rythme à mes rares vacances. Au final donc, encore une journée de rien. Perdue. Passée à attendre le soir. J'en "profite" pour faire autre chose bien sûr. Mais j'ai un mal fou à activer mon moteur.
Pourtant, quel soulagement j'ai ressenti quand N+1 m'a annoncé que, contre sa volonté, à l’insu de son plein gré et à son grand désarroi (c'est beau un chef qui essaie de te passer de la pommade, j'en aurais presque versé une larme d'émotion), je ne pourrai plus intervenir sur ce projet. Parce que ma tête (façon de parler, nous ne nous sommes jamais rencontrés) ne revient pas aux clients.
Puis vint la douleur forcément. Celle d'un désaveu personnel.
Puis vint la douleur forcément. Celle d'un désaveu personnel.
La colère s'est peu à peu immiscée elle aussi. Parce que cette révocation est injuste, arbitraire et ne convient à personne.
Depuis hier, j'ai entamé une autre phase. Celle de l'abattement, de la tristesse, au point d'avoir envie de pleurer chaque fois que je vois un mail passer. Celle du sentiment d'inutilité et de vacuité. Je me sentais déjà moyennement motivée depuis plusieurs mois. Je pense être parvenue à un niveau inégalé, digne du Guiness Book.
Mais attends, ne m'envoie pas tout de suite ton stock de Xanax. Un petit bout de volonté se traîne encore dans le fonds obscur de mon esprit...
Je vais te confier un secret.
Je vais te confier un secret.
Tu le gardes pour toi, d'accord ?
Ne pas avoir grand chose à faire (et ne pas aimer ça, évidemment) ça laisse du temps pour soi.
Mes lettres de motiv s'envolent régulièrement, à la recherche d'un nouveau nid qui sera bien heureux, lui, de m'accueillir.
Mes lettres de motiv s'envolent régulièrement, à la recherche d'un nouveau nid qui sera bien heureux, lui, de m'accueillir.
Maintenant que je t'ai raconté ma vie (et que je t'ai donc rendu heureux ^^), je peux te présenter ma recette du jour.
Tout droit sortie du cerveau fou de Her Professor Tombouctou (rapport à ma coiffure invraisemblable du dimanche matin et à l'impression de grand n'importe quoi que j'ai eu sur le moment).
Risotto panais et miso
Pour 3 personnes
150 g de riz Arborio
400 g de purée de panais (soit à peu près le même poids de légumes crus cuits dans un grand volume d'eau, passés au mixeur et agrémentés d'un peu d'eau afin d'obtenir la bonne consistance)
75 cl d'eau
10 cl de vin blanc sec
2 petites échalotes
1 cs bombée de miso clair
1 cs d'huile neutre
1 cs de graines de fenouil
1 pincée de graines de carvi
1 pincée de poivre blanc
quelques noisettes concassées
Dans une petite casserole, porter l'eau à ébullition, ajouter la pâte miso et laisser le bouillon obtenu sur le feu pour qu'il reste bien chaud.
Peler et émincer les échalotes.
Dans une sauteuse, faire chauffer l'huile et laisser les échalotes se colorer.
Incorporer le riz à feu vif, et mélanger 2 minutes avec une cuillère en bois. Quand il est translucide, mouiller avec le vin. Laisser évaporer complètement en remuant, puis verser une louche de bouillon très chaud.
Poursuivre la cuisson à feu moyen, verser le bouillon au fur et à mesure qu'il est presque absorbé en remuant souvent.
Pendant ce temps, ajouter les graines de fenouil à la purée. La réchauffer si besoin.
Quand il ne reste que la moitié du bouillon à incorporer, ajouter la purée au riz puis continuer la cuisson à coup d'ajout de louches de bouillon.
Quand tout est absorbé, éteindre le feu et laisser le risotto reposer deux minutes à couvert.
Ajouter quelques graines de carvi et noisettes au moment de servir.
Au final, cela donne un plat réconfortant et qui titille délicatement les papilles (la "faute" au carvi notamment).
31 commentaires
j'ai travaillé 4 ans pour un client qui occupait 2 week-ends sur 4 et qui calait mes vacances... quand il est parti (notamment travailler avec des allemends) j'ai poussé un ouf de soulagement. Alors oui il y a des jours où je glande au bureau mais je les ai mérités.
RépondreSupprimersinon top le risotto. et puis il y a d'autres dossiers qui vont arriver et qui seront passionnants
Merci beaucoup pour tes mots encourageants, ça fait beaucoup de bien. :)
SupprimerPuis tiens, j'en profite... j'adooooore ton blog, même si je fais ma timide et ne laisse aucune trace de mon passage.
hummm trop bonne cette recette ! les grands esprits se rencontrent dis moi ! héhé
RépondreSupprimerOn aurait fait des galettes, ça se serait mieux compris. :)
SupprimerJe n'aurai jamais eu idée de mettre du panais dans un risotto.
RépondreSupprimerMais tu m'en donnes envie. Bigrement.
Après tout : c'est grâce à toi que j'ai découvert le super risotto poire/roquefort (que j'ai fait 3 fois en tout !).
Le rouge me monte aux joues. ^^
SupprimerLe risotto supporte beaucoup de mélanges, c'est un gars sympa. Il ne faut pas hésiter à lui en faire voir de toutes les couleurs.
Bonjour,
RépondreSupprimerJe voudrais t'inviter à participer à un tour sur un tour en cuisine. Un tour en cuisine, c’est des blogueurs culinaires qui font ensemble des recettes de cuisine. Cela permet de découvrir de nouveaux blogs et c’est très sympa.
A bientôt j’espère pour un tour.
Miss Cuisine
Merci beaucoup pour l'invitation, je vais aller faire un tour sur ton site.
SupprimerJe crois que 2012 t'accordera sa grâce et que si tu as assez de courage et que tu crois assez en toi, tu t'en sortira haut la main!! Surtout en continuant à nous ravir de si jolies recettes! bécots!
RépondreSupprimerFaudra que tu finisses par te donner l'adresse pour le chèque. Parce que tu n'arrêtes pas de me remonter le moral ! ^^
SupprimerJ'adore le panais mais effectivement le fait de le marier a un risotto est original mais certainement délicieux.
RépondreSupprimerFan de risotto avant tout, tu me tentes et je pense que j'essaierai.
Bises gourmandes et bon courage a toi ... je le sentais bien moi 2012 pourtant ... mais je m'aperçois que bcp ne sont pas de mon avis, cause au calendrier Maya ( grrr ... ) ou quoi ? A bientôt j'espère.
Quand ce ne sont pas les Mayas, ce sont les satellites ou les adorateurs d'un gourou quelconque qui ne prédise le pire. Et nous sommes toujours là ! :)
Supprimerje peux te proposer un poste de cuisinière en chef pendant ma désertion obligée des fourneaux...
RépondreSupprimertu seras logée, nourrie par toi même (bon c'est moi qui paie les ingrédients bien sur)
je pourrais te tricoter des pulls pour ton retour sur la capitale
Je viens, j'accours, je vole...
SupprimerSi seulement. :(
Boh, tu trouves encore l'inspiration, laisse pousser la graine !
RépondreSupprimer(Petite note perso : C'est marrant, j'ai eu ce genre d'expérience en cette fin/début d'année... Un dossier de formation construit depuis des mois pour tenter de "rentrer dans le monde à ma façon", le stress, le temps employé et puis vint la réponse : non. Ah, bon. Soulagement et en même énervement, sentiment de rejet, de non reconnaissance... mais finalement, temps pour moi, pour les projets qui me font VRAIMENT ENVIE. Ca n'a pas de prix...)
Je vais essayer de suivre ton exemple, laisser les mauvaises ondes de côté et me recentrer sur ce qui me tient vraiment à coeur.
Supprimeril a l'air excellent ton risotto
RépondreSupprimerEt, d'après LeRat™, il l'est ! (il s'agit d'un goûteur neutre et non complaisant ^^).
SupprimerArfff j'ai connu ces moments de vide intersidéral...mais c'est dans ces moments-là qu'on avance le plus parfois dans la vie, qu'on se pose et qu'on se demande ce que l'on veut vraiment...J'espère que ça te sera profitable au final.
RépondreSupprimerBon sinon, je veux bien me laisser titiller les papilles par ton risotto parce que le mélange panais/miso me plaît bien !
Allez, bonne année 2012 à toi, qu'elle soit pleine de projets et de rencontres !
ça fait un petit moment que je sais que je ne suis pas vraiment à ma place. Le signal est douloureux mais vient confirmer une tendance plus lourde.
SupprimerMerci pour tes mots, et très belle année à toi aussi.
l'histoire que tu racontes ça me parle aussi ... réconfort à distance !
RépondreSupprimeret pour la peine je retiens ta recette de risotto là qui m'a l'air vachement mega super bon !!
bonne soirée, bises et a bientôt
Un grand merci pour le réconfort héliporté !
SupprimerLe tofu, et maintenant le miso, on reste parfaitement en phase ! Bon courage pour le boulot, ça n'a pas l'air d'être de la tarte. Quel goujaterie tout de même. As-tu essayé de leur faire manger du miso ? Il paraît que cela rend aimable :)
RépondreSupprimerLe miso rend aimable ??? Excellente nouvelle. Je détiens donc maintenant l'arme ultime pour neutraliser les rabats-joie : la soupe carotte-miso ! ^^
SupprimerBonjour Tombouctou j'ai suivi ton lien depuis "mes trucs pour blogger" dans l'espoir que tu aies trouvé une solution pour la taille de police. Mais chez toi c'est encore plus petit que chez moi. La police des commentaires est liée à celle du corps du blog. Une police plus classique, plus lisible serait peut-être une solution en attendant mieux. Enfin c'est bien embêtant...
RépondreSupprimerEn tout cas, je trouve ton blog très chouette, bravo! :)
Désirée : merci pour ta visite et ta suggestion. Finalement, après plusieurs heures de tentatives infructueuses, j'ai opté pour la désactivation des commentaires imbriqués. Et là, magie, je retrouve une police lisible. Ouf !
RépondreSupprimerEh bien, on peu dire que la démotivation au boulot t'inspire pour la cuisine. Ta recette a l'air suculente.
RépondreSupprimerCourage à toi, le printemps arrive et les entretiens d'embauche avec (je suis sur le coup également)
Je suis un peu dans la même situation en ce moment, et j'espère que mes recherches vont vite aboutir car le fait d'être démotivée au travail influe sur ma motivation pour le reste et notamment pour mon blog ! Espérons que la semaine à venir sera meilleure ! Courage !
RépondreSupprimerLoïc : je ne suis pas certaine que cela m'inspire, mais ça me désinhibe, c'est certain (m'en fout, plus rien à perdre...).
RépondreSupprimerCoralie : oui, on est exactement dans la même situation. Merci beaucoup pour tes encouragements, ça fait du bien. :)
Il y a des moments comme cela où je suie bienheureuse de ne plus vivre cela et d'avoir tout arrêté... même si quand ça marche, c'est très euphorisant aussi !
RépondreSupprimerJe te souhaite de trouver le bon nouveau nid... Aussi douillet et sympathique qu'à l'air de l'être ton appétissant risotto !
C'est un plat très attirant qu'on ne peut pas rater
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