Sauvons les sardines !
23:05
Il y a des matins comme ça où un rien m'amuse. Pourtant, quand tu commences ta trépidante et éreintante journée de travail par une grève des transports, tu penses que c'est mal parti pour se marrer.
Alors, attention, je modère tout de suite mon propos. Je ne me suis pas gondolée, pliée en deux, les larmes aux yeux en montant dans ma rame préférée. Non, faut pas pousser le 1er sosie de Justin Bieber rencontré sous la rame. (Oui, pas mamie, parce que j'ai décidé que j'en avais assez de faire du mal à ces pauvres dames. Et parce qu'ils sont bien crispant avec leur frange, faut le reconnaître.) Mais mon esprit a trouvé un bon moyen de me divertir quand lui et moi nous sommes retrouvés enchâssés au chausse-pied dans la sus-nommée "rame préférée".
Donc voilà, j'en étais là, à essayer de faire le décompte de mes membres pour être certaine de ne pas mettre en péril mon intégrité physique lors de la fermeture des portes. Car, comme le rappelle fort à propos le lapin ratpien, "les portes, elles peuvent te pincer très fort". Quand mon esprit a eu cette réflexion fondamentale : "c'est marrant tout ces gens collés-serrés...il pourrait s'en passer des choses !". Il est taquin mon esprit quelques fois, non ?
Sans l'être autant que lui, on peut effectivement se demander par quel miracle nous parvenons tous à cohabiter aussi élégamment. Le flegme britannique est encensé depuis des décennies, mais quid de l'amorphie parisienne ? Parce qu'il en faut du savoir-vivre pour sentir la couture de la parka de ton voisin de derrière avec ton dos, la fermeture éclair du sac de ta voisine de droite avec ton épaule et connaître la marque de la chemise de ton autre voisin de gauche d'un furtif coup d’œil (si tu comptes bien, il manque un 4ème côté...là, rien de spécial à découvrir, c'est juste la porte) sans réagir. C'est même mieux que ça. En donnant l'impression que tout est normal, que tu es seule sur une plage en plein mois de février.
C'est aussi dans ces occasion que l'art de l'évitage visuel est poussé à son paroxysme. Nous regardons tous quelque chose, et c'est pas le paysage, forcément. Mais rien de précis. Il faut savoir naviguer entre les épaules, les têtes, les autres paires d'yeux, pour fixer un point hypothétique et hypnotisant. Sans avoir l'air trop idiot non plus en s'évertuant à déchiffrer du vide.
Sans l'être autant que lui, on peut effectivement se demander par quel miracle nous parvenons tous à cohabiter aussi élégamment. Le flegme britannique est encensé depuis des décennies, mais quid de l'amorphie parisienne ? Parce qu'il en faut du savoir-vivre pour sentir la couture de la parka de ton voisin de derrière avec ton dos, la fermeture éclair du sac de ta voisine de droite avec ton épaule et connaître la marque de la chemise de ton autre voisin de gauche d'un furtif coup d’œil (si tu comptes bien, il manque un 4ème côté...là, rien de spécial à découvrir, c'est juste la porte) sans réagir. C'est même mieux que ça. En donnant l'impression que tout est normal, que tu es seule sur une plage en plein mois de février.
C'est aussi dans ces occasion que l'art de l'évitage visuel est poussé à son paroxysme. Nous regardons tous quelque chose, et c'est pas le paysage, forcément. Mais rien de précis. Il faut savoir naviguer entre les épaules, les têtes, les autres paires d'yeux, pour fixer un point hypothétique et hypnotisant. Sans avoir l'air trop idiot non plus en s'évertuant à déchiffrer du vide.
N'étant Parisienne que depuis peu, je maîtrise encore mal cet art. D'où mon attachement viscéral à la porte (et puis, je pourrai m'échapper plus vite en cas de remontée d'aigritude parisienne, elle aussi bien connue). Même si le panorama n'est pas des plus excitants, je peux au moins laisser mon regard vivre sa vie. Et me remémorer avec plaisir certains passages de La fin des temps d'Haruki Murakami.
...
C'est dans ces petits moments pleins de délicatesse et de joie de vivre que mon esprit (toujours lui, décidément il s'obstine) me suggère aussi des idées culinaires saugrenues. Comme un lemon curd vegan. Oui, tu as bien lu, vegan. Donc sans beurre, ni œuf. Ouf, il reste quand même du citron ! ^^
Pour le fun. Et aussi, parce qu'en salivant devant la recette de Shoko, mes hanches se sont salement manifestées (y'a pas que mon esprit qui a une vie propre... ouiii, j'ai bien pris mes pilules !). Et elles m'ont interdit de faire une recette aussi néfastes pour elles. Sauf que moi, j'avais une sacrée envie de douceur citronnée. Alors, je me suis remonté les manches, et j'ai tenté.
Tu me diras ce que tu en penses. :)
Vegan Lemon Curd
Pour un demi-pot
2 ou 3 citrons bio (3 dans mon cas, car j'avais de petits citrons)
80 g de sucre complet (à ajuster suivant son goût)
l'équivalent du poids de 2 œufs en tofu soyeux
50 g de crème de riz
1/2 cc de gingembre
Laver les citrons. Prélever les zestes et les hacher finement. Presser les citrons.
Dans une casserole, bien mélanger le tofu et le jus des citrons. Ajouter les zestes, le sucre, la crème de riz et le gingembre. Cuire une dizaine de minutes sur feu très doux sans cesser de fouetter. On doit obtenir une consistance assez épaisse et ne plus sentir le côté "farineux" de la crème de riz à la dégustation.
Mettre aussitôt dans un pot. Le retourner et laisser refroidir.
A conserver au réfrigérateur et à ne pas laisser trainer trop longtemps.
7 commentaires
J'aime ce que ces moments de délicatesse et de joie de vivre te suggèrent! Continue de prendre le métro, j'adore le résultat! :-p
RépondreSupprimerOui super recette light pour se faire plaisir !!! J'adore et ton texte est vraiment sympa !!
RépondreSupprimerMlle Pigut : ne t'inquiète pas, j'ai au moins 2 idées "tordues" par jour ! Par contre, ce n'est pas toujours comestible...
RépondreSupprimerSirop Grenadine : tu as tout compris !^^
Un grand moment de rire pour moi quand je lis ton billet! Je connais ces sensations, moi je suis plutôt du genre te colles pas à mon sac si tu veux pas que je t'écrase le pied! Ou alors, arrête de me regarder comme ça tu vois pas que ça me saoule! (c'est dingue tous les trucs qu'on pense quand on prend les transports)!
RépondreSupprimerOui, c'est pas toujours joli à voir. Et je n'ai pas parlé des touristes...
RépondreSupprimerpas de beurre?! tragiiique... mais à la vérité, ta photo me donne bien envie de gouter! le gout est diffèrent comment de la recette classique?
RépondreSupprimera+!
lili
Mais non, c'est pas si grave... c'est du plaisir déculpabilisant.
RépondreSupprimerLa consistance est évidemment un peu moins onctueuse, mais le goût est vraiment très proche de l'original.
Cette recette de gourmande pressée est même validée par d'autres grands amateurs de beurre. :)