En t'attendant
23:56
Je n'avais pas prévu d'écrire sur toi. Ni aujourd'hui, ni jamais. Parce que tu fais partie de ce que j'ai de plus intime, de plus cher, de plus indicible. Mon blog, c'est moi (on a les Mme Bovary qu'on peut !), mais je ne me livre pas entièrement, seulement de manière très détournée.
Et puis, parler de toi, c'est être irraisonnée, inconsciente, être dans le rêve et non dans la réalité de ma vie actuelle. Alors, le plus souvent je détourne le regard de ta petite figure, je me raccroche à ma raison, à mon égocentrisme d'enfant unique, à mon individualisme farouche. Je joue à celle qui ne sait pas que tu existes alors que nombre de mes amies t'ont déjà rencontré.
Malgré tout mon déni, tu t'accroches. Tu t'acharnes à faire surface au moment où je m'y attends le moins. Quand le pont-levis n'est pas relevé. Et là, shlack ! Tu vises juste, sans hésitation. Une touche de maître, tout à la fois dans le cœur et les entrailles. C'est alors toi qui te détournes, me laissant hébétée, le souffle coupé. Submergée par une peine incompréhensible et d'origine inconnue.
...
Je ne suis alors que vide et ténèbres.
...
Je ne te connais pas et pourtant tu me manques. L'ombre de ton absence me talonne depuis des années. Je ne parviens jamais à te saisir. Ce qui est sans doute mieux dira mon moi rationnel. Mais la raison est toujours une mauvaise consolante.
Je reste donc seule avec mon costume de femme forte.
Je ne t'attends pas pour être, comme de nombreuses femmes (attention, je ne critique pas, je constate, c'est tout). Je suis déjà entière sans rien à prouver quant à la qualité de ma nature.
Mais mon cœur et mon corps te réclament. Toi, l'idéal imparfait, l'amoureux tyrannique.
Pour quelles raisons ? Je ne parviens pas à me l'expliquer. Les lois de l'espèce, la force de la socialisation, l'envie toute bête d'aimer et de transmettre. Ou encore l'incarnation objective d'une rencontre très forte, de deux êtres qui veulent plus.
Je redoute ton arrivée. J'en ai même une peur panique. Pourtant, quel apaisement j'ai pu ressentir les rares fois où j'ai cru que tu t'étais finalement installé. Bien au chaud. Et que nous allions enfin pouvoir faire connaissance.
Hier était une de ces occasions.
Ce matin, la 2nde barrette rose n'est pas apparue...
Petite recette toute douce pour toi, et tes semblables (quel que soit leur "véritable" âge).
Bonhommes aux amandes
Pour une douzaine de bonhommes
200 g de farine
100 g de sucre complet
70 ml de l'ait d'amandes
30 g de purée d'amandes
2 œufs
2 poignées d'amandes hachées
le zeste d'un demi-citron non traité
le zeste d'un demi-citron non traité
1 sachet de poudre à lever
Préchauffer le four à 180°C.
Mélanger le lait, la purée d'amandes et le sucre. Ajouter les amandes, les zestes puis les œufs.
Et enfin la farine et la poudre à lever.
Remplir les moules au 2/3 (attention, les petits bonhommes prennent vite du bide!).
Cuire entre 15 et 20 minutes.
La prochaine fois, je prendrai le temps de les décorer. Je n'ai pas pu aujourd'hui, ils se sont tous jetés comme un seul homme la tête la première dans un bol de chocolat fondu... Comprends pas. ^^
15 commentaires
C'est vraiment très beau ce que tu écris. Si intime mais tellement pudique... Tes bonshommes ont l'air doux, j'essayerai ta recette. Merci :)
RépondreSupprimerDe douces bisettes...
RépondreSupprimerCa me fait penser à la chanson "en attendant ses pas...". J'espère que trouveras un jour l'âme soeur. En tout cas, il ne sait pas ce qu'il manque celui qui ne t'a pas encore trouvée !!
RépondreSupprimerTrès beau billet d'humeur. Ton attente sera récompensée, patience...
RépondreSupprimertrès beau texte dans lequel je me retrouve complètement... la hantise de la barrette rose :-s
RépondreSupprimeralalah qu'ils sont chous! et le texte sublime... (au moins tu n'as pas eu à partager!) ;)
RépondreSupprimerBoulet : je suis très touchée...merci.
RépondreSupprimerPetite précision : la recette est tout aussi bonne sans moule bonz'hommes.
Galex : merci (...je ne suis pas forcément tjs très originale en commentaires, mais c'est sincère).
Geckomoon : c'est bien vrai ! :D
Céline : tu as raison. Et je ne suis pas si pressée, juste "in progress".
Carole : c'est très étrange, non, cette hantise puis, malgré tout, cette déception quand rien n'apparaît ?
Flou : ah oui, pas un n'a pu m'échapper ! :) (puis le "sublime", ça me fait un peu bizarre, mais sacrément plaisir aussi. Merci.)
C'est beau ce que tu écris! Et bon ce que tu prépares. Prend le temps, les choses viennent d'elles même si on est un peu patientes!
RépondreSupprimerTrès chouette recette. Courage pour la recherche d'un nouveau bonheur...j'imagine qu'on apprend aussi beaucoup sur soi dans ces moments là :)
RépondreSupprimer'sont beaux tes 'tits bonhommes !! souvenirs d'enfance et gourmandise... Je viens de tester le mini smarties pour décorer les gâteaux, c'est bien rigolo surtout quand ma puce les dispose... à sa façon !
RépondreSupprimerDes Ti'biscuits !!!!!!!!! J'adore !
RépondreSupprimerGen : pas d'urgence effectivement. Juste un petit pincement au coeur. Merci pour ton petit mot. :)
RépondreSupprimerHecatessence : l'écriture et la cuisine font aussi beaucoup de bien. :)
Ika :Oh, c'est une idée ça! Parce que la mini poche à douille pour les habiller n'est pas mon amie...
Sirop Grenadine : je pense qu'ils vont revenir souvent parce que moi aussi j'aime bien leur bobine. :D
Plusieurs de tes phrases font comme des néons dans la nuit quand je te lis, par exemple "La raison est mauvaise consolante": tellement vrai, et "...une rencontre forte, de deux êtres qui veulent plus": rien à ajouter, très très beau. [sont beaux aussi tes bonshommes, ça va croquer du mec !!]
RépondreSupprimerL'attente, ça rend dingue, surtout quand on le veut vraiment, de toutes ses forces... Un petit bonhomme comme pour conjurer le mauvais sort, ne pas se laisser abattre... Ils sont super chouettes tes gateaux d'ailleurs, je ne sais pas dans quel genre de moules tu les as faits mais ils sont très sympas!
RépondreSupprimerLes moules, je les ai tout de suite aimés quand je les ai croisés. Ils sont de la marque Scrapcooking : http://www.scrapcooking.fr/moules_silicone.html#
RépondreSupprimerL'autre petit bonhomme... il n'arrête pas de se faire entendre alors qu'il ne devrait pas. Pas le moment. C'est aussi très énervant. :(